Du 11 au 14 Septembre 2014, ICAN Switzerland a participé à l’ICAN Action Academy à Berlin. Des jeunes activistes de toute l’Europe se sont réunis dans la capitale allemande afin de préparer la dernière ligne droite de la campagne qui conduira à la troisième conférence sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires qui se tiendra à Vienne en décembre.
La formation de 4 jours a permis aux participants de mieux saisir les aspects techniques du désarmement nucléaire, ses mécanismes et ses concepts principaux. Les participants ont aussi pu acquérir les outils pratiques pour renforcer leur capacité de jouer un rôle de premier plan dans les campagnes nationales.
ICAN Switzerland tient à remercier vivement ICAN Allemagne pour l’organisation de cette rencontre cruciale pour la préparation de la conférence de Vienne.
Les 4 jours se sont ouverts par le témoignage poignant de Setsuko Thurlow, survivante – hibakusha en japonais – de la catastrophe d’Hiroshima. Le récit de ce jour d’août 1945 est la preuve vivante de l’atrocité que causent les armes nucléaires. 70 ans après, Setsuko milite toujours pour que l’horreur d’Hiroshima et de Nagasaki ne se produise plus jamais. Son intervention a rappelé aux participants la nécessité de travailler ensemble et sans relâche à l’interdiction et à l’élimination totale de ces armes dévastatrices.
Les armes nucléaires sont les seules armes de destruction massive qui ne sont pas encore interdites par un traité international. Bien que les puissances possédant l’arme atomique s’y opposent encore, l’adoption d’un tel traité est la prochaine étape logique vers un désarmement complet. Ray Acheson (Reaching Critical Will, WILPF), Magnus Løvold (ICAN) et Susy Snyder (PAX) ont expliqué cette anomalie juridique du désarmement nucléaire. Ils ont aussi rappelé que les voies alternatives existantes – telles que la mise en œuvre du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et l’approche dite ‘étape par étape’ (step-by-step approach) se sont montrées clairement inefficaces, parfois en raison de l’action de certaines puissances nucléaires bien résolues à empêcher de vrai progrès.
Si la tâche s’annonce ardue, les succès récents d’autres campagnes pour l’abolition d’armes avec des conséquences humanitaires intolérables ont nourri la détermination et les espoirs des jeunes activistes venus à Berlin. S’appuyant sur le principe que ‘ceux qui veulent la paix doivent apprendre à s’organiser aussi efficacement que ceux qui veulent la guerre’, Thomas Nash (Article 36) a partagé son expérience de la campagne contre les armes à sous-munitions et en a souligné les enseignements à tirer. La règle première de n’importe quelle campagne est de croire que le changement est possible. Aujourd’hui plus que jamais, un débat axé sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires a su faire revenir le sujet au cœur des préoccupations.
Convaincus de la nécessité de l’abolition totale et enthousiastes d’appartenir à une communauté internationale déterminée, nous avons participé à différents ateliers explorant les manières les plus efficaces de faire campagne. D’abord, une solide analyse du contexte politique national permet de fixer les objectifs stratégiques d’une bonne campagne. Nous avons grandement profité de la diversité des nationalités représentées tant par les participants que par les intervenants. Parties intégrantes d’une campagne réussie, les techniques de recherche de fonds, de gestion de projet ainsi que les outils de collaboration en ligne et la communication avec les médias ont été abordés.
L’ICAN Action Academy a rassemblé l’énergie et l’expertise de dizaines d’activistes résolus à convaincre leurs gouvernements respectifs à se positionner en faveur de l’interdiction et de l’abolition totale des armes nucléaires. ICAN Switzerland rejoindra les autres membres de la campagne internationale à l’occasion du Forum de la Société Civile les 6-7 décembre prochains à Vienne, la prochaine étape sur le chemin vers un monde sans armes nucléaires.