Dans le cadre de la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), l’Observatoire des armements a publié l’étude, Et si une bombe nucléaire explosait sur Lyon ? (2014).
L’ouvrage étudie le cas de l’explosion d’une bombe de 150 kilotonnes (l’équivalent de la puissance de 150 000 tonnes de TNT) sur la ville de Lyon, en France. C’est la puissance explosive de l’une des 6 bombes présentes dans la tête d’un des 16 missiles M51 équipant les sous-marin nucléaire français. Seize missiles sont présent dans un tel sous-marin.
Bien sûr, les effets précis d’une telle explosion dépendrait du jour, de l’heure, des conditions météorologiques et d’autre facteurs. Mais le bilan immédiat de l’explosion d’une bombe nucléaire sur Lyon sera d’environ 200 000 morts et autant de blessés graves. Une frappe nucléaire, même limitée à une seule bombe — comme le souligne cette étude —, créerait une situation où les services de secours seront dans l’incapacité d’apporter de l’aide aux populations concernées. Il faudra des mois de mobilisation pour secourir les personnes blessées et pour empêcher des accidents « secondaires »conséquents aux dommages subis.
Une perturbation grave de la région lyonnaise comme une frappe nucléaire déstabiliserait toute la région Rhône-Alpes, toute la vallée du Rhône, et se répercuter sur la Suisse proche et une bonne moitié de la France. Toute la région Rhône-Alpes est liée à Lyon qui ouvre la vallée du Rhône et qui est proche d’autres villes de grande activité comme Grenoble ou Genève. Lyon est une plaque tournante pour toutes les communications vers le sud de l’Europe, le bassin méditerranéen et l’Italie. Le réseau ferré comme autoroutier mais aussi les réseaux électriques, les réseaux de communication, de gaz, d’eau, ont leur centre régional à Lyon ou dans la région proche.
Le champignon atomique s’est élevé de plusieurs kilomètres dans l’atmosphère, emportant avec lui les produits de fission créés lors de l’explosion et les restes de quelques kilogrammes de plutonium qui n’ont pas explosé. Le vent dominant dans la région lyonnaise est un vent sud-ouest et le nuage se dirige donc vers Genève (Suisse). La vitesse moyenne habituelle du vent est
d’une vingtaine de kilomètres à l’heure, Genève est donc atteint en une journée. Ce qui explique la panique sur les routes en grande partie bloquées par les gens qui veulent fuir en voiture. …
En guise de conclusion, « seule la prévention, comme en médecine, peut être la réponse adaptée. Seule l’élimination des armes nucléaires est la solution pour éviter de telles catastrophes », souligne Dominique Lalanne, auteur de l’étude.